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Les peuples reprenant les armes,
Et de leurs bataillons nos remparts investis,
Nos villes saccagées,
Nos moissons ravagées,
Nos champs couverts de morts,
Nos défaites rapides,
Les étrangers avides
Dévorant nos trésors,
Et la France, aux bords de la Loire,
Sacrifiant, dans ses terreurs,
Les vieux instruments de sa gloire
A la haine de ses vainqueurs.


Tous ces malheurs furent un moment renfermés dans la main de Labédoyère. Cette victime des circonstances nous feroit croire, madame, à cette fatalité des anciens, qui plaçoit les hommes entre deux abymes, et qui ne leur permettoit que le choix de leurs infortunes. Ses juges ne pouvoient l’absoudre, car il avoit trahi le roi qui les avoit chargés de sa justice ; le parjure n’avoit jamais eu des résultats si terribles ; et le roi, banni de ses états par la rébellion, devoit livrer à la vengeance des lois celui qui en avoit donné le signal ; mais depuis qu’il existe des rois et des