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PROMENADE PHILOSOPHIQUE


AU CIMETIÈRE


DU P. LA CHAISE.




À MADAME TH….


Ne vous effrayez point, madame, du titre de cet ouvrage. Je ne date pas encore mes lettres de l’Élysée ou du Tartare ; et je n’ai fait cette promenade ni dans un corbillard ni dans un de ces fiacres lugubres qui lui servent de cortège : c’est à pied, c’est en philosophe, que, par un beau soleil de mai, je me suis acheminé vers l’illustre rendez-vous de tous les morts de bonne compagnie. Je cherchois à dissiper les sombres vapeurs d’une mélancolie profonde. J’étois dans un de ces moments, assez familiers aux poëtes,


Où, le front obscurci, la paupière affaissée,
L’œil presque humide et languissant,