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Et rentrez dans les fers que vous avez brisés :
Ou, livrant aux bourreaux vos têtes criminelles,
Nous porterons la mort sous vos toits embrasés. »
La France les entend, et pousse un cri de rage.
De ses fils belliqueux l’orgueil s’est irrité :
Tous les cœurs ont senti cet insolent outrage ;
Tout s’arme pour la liberté :
Vaincre ou mourir est leur noble espérance.
Le nom de l’étranger enflamme leur courroux ;
Et chacun d’eux aspire, en son impatience,
A lui porter les premiers coups :
Le sort à Kellermann réservoit cette gloire.
Les champs illustres de Valmy
Ont bu le sang de l’ennemi ;
Les François ont chanté l’hymne de la victoire ;
Et ces rois, dont l’orgueil les avoit insultés,
Dans le fond de la Germanie
Vont cacher leur ignominie
Et leurs débris épouvantés.


La bataille de Valmy est une de ces journées décisives, qui, pareilles à celle de Marathon, de Salamine, et de Denain, suffisent à la gloire d’un homme ; et le patriotisme de Kellermann le rendoit digne d’un si beau laurier. Ce souvenir faisoit le charme de ses vieux jours. Il avoit reporté son amour aux