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et son hyménée. Je me rappelai les marques d’intérêt et d’amitié que la vieillesse du héros m’avoit prodiguées ; et je donnai une nouvelle larme à sa mémoire ; mais bientôt le nom de Valmy gravé sur le marbre de son épitaphe vint représenter à mon souvenir la première époque des temps héroïques de la révolution françoise ; et je chantai la gloire de ce Nestor de nos armées.


L’Europe avoit juré la honte de la France.
Les peuples et les rois, dans leur folle arrogance,
Pensoient arrêter nos destins ;
Leurs cris de haine et de vengeance
Retentissoient sur nos confins.
Des rives du Danube et des champs de la Sprée,
Leurs bataillons sur nous s’étoient précipités.
Avide de pillage, et de sang altérée,
Cette ligue en espoir dévoroit nos cités.
« Tremblez ! » disoit Brunswick, le superbe interprété
De leur insolente fureur,
Lame de leurs conseils, leur guide, leur prophète,
Qui, de la France entière annonçant la conquête,
Sans avoir combattu nous parloit en vainqueur ;
« Abjurez, disoit-il, vos maximes nouvelles ;
Livrez les factieux qui vous ont abusés ;
Soumettez-vous, sujets rebelles,