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sciences qui honorent l’esprit humain ; et il en avoit reculé les limites. Les Lacroix, les Gayvernon, les Prony, les Hachette, furent ses premiers disciples ; les Malus, les Biot, furent plus tard formés par ses leçons : avec quelle bonté paternelle, avec quelle éloquence touchante il nous expliquent ce qu’il avoit appris ! avec quelle modestie il nous parloit de ses découvertes ! C’étoit le philosophe des temps anciens conversant avec ses élèves sous les bosquets du lycée et de l’académie. Avec quelle bonhomie il aidoit notre intelligence ! Avec quel enthousiasme il nous parloit de la patrie ! il lui rapportait toutes ses pensées et tous ses travaux. Déjà fameux quand la révolution vint le surprendre, il s’éleva par elle aux premières dignités de l’état. Ministre de la marine à une époque désastreuse, il en prévint l’anéantissement. Président du sénat sous la puissance impériale, il n’usa de son crédit que pour arrêter les progrès du despotisme. Son caractère étoit à l’épreuve des grandeurs et de l’infortune. Il montoit sans orgueil, il descendent sans regret, et n’étoit jamais plus grand que lorsqu’il n’étoit que