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sur ce mausolée. Ces hommes étoient deux de ses élèves. Ils étoient sortis de cette école polytechnique, dont la gloire a rempli l’Europe entière, et qui a donné à la France tant de savants illustres, tant de citoyens utiles. Monge avoit partagé l’honneur de sa fondation ; mais ses talents et son activité l’avoient rendu l’ame de ce grand établissement, où l’admission étoit déjà un titre d’honneur.

« Nous remplissons un devoir sacré, me dit l’un de ces coéphores. Nous étions loin de Paris, quand Berthollet, Laplace, Delambre, Chaptal, Vauquelin, et Legendre, dignes émules de ce grand homme, amenèrent sur sa tombe la génération qu’ils avoient élevée. Nous n’avons pas entendu les paroles mémorables que Berthollet a prononcées dans cette solennité funèbre ; nous n’avons point mêlé nos larmes aux siennes ; et ce n’étoit pas assez pour nous d’avoir contribué, par nos épargnes, à l’érection de ce monument de leur reconnoissance et de leur affection. Quel homme fut plus digne des regrets de la Fiance ? Il s’etoit élevé par la seule force de son génie à la hauteur des plus grandes