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fert l’audace des réformateurs, mais pour n’avoir pas dirigé la réforme. Des crimes épouvantables furent le résultat de cette lutte. Les choses les plus saintes furent profanées, les principes les plus sages furent méconnus, les droits les plus augustes furent violés ; et les abus, les préjugés, et les privilèges, se hâtèrent de faire cause commune avec tout ce qui avoit succombé dans cet affreux désordre. Ils se gardèrent bien de faire la part de la raison et de l’anarchie, de la licence et de la liberté ; impatients d’accabler la philosophie dont ils redoutoient encore l’influence, ils rejetèrent sur elle tous les crimes d’une révolution qu’ils avoient seuls rendue nécessaire. Mais le sage Morellet resta debout au milieu de tant de ruines, pour justifier cette philosophie, pour montrer ce que les philosophes auroient tous fait à sa place. Après avoir lutté contre Robespierre, il défendit les héritiers des victimes de ce monstre contre les lois spoliatrices qui les privoient de leurs héritages ; et, soutenu par l’opinion révoltée, il força la Convention à restituer ces larcins. Les pères et les mères des émigrés, que dé-