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Reprenant tout-à-coup les traces immortelles
Des Raphaëls et des Apelles,
De son nouvel éclat étonna l’univers.


Vincent sortit le premier de cette école régénératrice. Ses tableaux marquèrent la renaissance de l’art, et fixèrent les regards de Louis XVI. Le patriotisme éclairé de ce monarque ne se contenta point d’encourager ce retour vers la nature et la vérité, il voulut y trouver un double motif de gloire pour la France ; et sa munificence dirigea le génie de nos peintres vers l’histoire nationale. Vincent retraça la noble fermeté du président Mole au milieu des factieux qui demandoient sa tête. Mais les tableaux de ce peintre, la sagesse de ses compositions, la correction de son dessin, la franchise et la fermeté de sa manière ne déceloient encore que l’homme de goût. On y cherchoit en vain cette profondeur, cette énergie, cette originalité, qui s’emparent d’abord de l’admiration. L’école de Vien attendent enfin un homme de génie ; et cet homme ne tarda point à se montrer. Mais il n’aura peut-être pas, comme Vincent, le bonheur de mourir au sein dé sa patrie.