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N'importe! j'en garde le trophée
et je retrouve tes paroles,
cependant que tes doigts de fée
tressent dans l'ombre des corolles :

« Il n'est pas pour tous, le Poème
virtuel et joyeux des saisons
qui courbent en diadème
la floraison des horizons ;
et n'est vive que l'âme qui porte en soi
l'ardeur du rêve qui la crée :
chacun doit mériter sa joie,
la vie est banale et sacrée ;
mais l'Heure dieudonnée est exigeante et belle :
Elle ne tend ses fleurs qu'aux mains éprises d'elle. »