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ENVOI




Tout le leurre de Vie est en tes mains prodigues,
Tout mon pauvre trésor est pâle sous tes pas ;
Mais l’Heure est immobile et l’Art est sans fatigue
Si je lève mes yeux vers tes chers yeux lilas ;

L’ombre qui te devance ou te suit selon l’heure,
Est si frêle à tes pieds qu’on ne songe, à la voir,
Que sans toi, douce joie, et sans moi qu’elle effleure,
Elle s’en ira par delà ton dernier soir ;

La matinée est douce, et Te voici ; regarde,
Prends l’Heure en tes doux yeux pour me la rayonner
— Sait-on quelle strophe grave la mémoire garde ?
Et sait-on l’heure à qui la mort peut pardonner ?