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Parmi l’éteule
Glane et pleure
Et chante
Et marche seul
Sans épouvante :
Et la Mort marche devant Lui
Avec sa faux qui luit et luit
— Drapée d’aube dans son linceul —
Fauche sans parole et sans bruit
Le million des grands épis.



La voici sur le ventail d’or ;
Elle pousse la charrue d’automne :
Le long champ déferle en sillons
Charriant le chaume pâle et mort ;
Et derrière Elle, Il marche encore
Avec encor des épis d’or
Dans ses cheveux d’adolescent,
Avec, encor, le même chant
Et sème, encore, aux vieux sillons,
Dans l’or du soleil pâlissant,
Sème les cœrs par millions.