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Les faisceaux dénoués,
La hache luire ;
Et, à son geste
Que meut l’Empire,
Une tète tombe, une autre,
Car nul n’a défailli :
La hache est leste
Et le sang noir jaillit
Dont naîtra quelque apôtre…


Or, frêle et belle,
Parmi les flots du peuple qu’il refoule
Bravant les cris, écumes de la foule
Et ses remous,
Calme, haut la tête, bien en selle,
— tel un nocher sa proue —
Elle a poussé le poitrail de sa bête,
Tougueuse et folle mais docile sous elle,
Entre le bûcher et la hache,
Entre les bourreaux et les lâches,
Et puis, de marche en marche,
Jusqu’au pied même du tribunal
Où, le bras tendu en un geste d’or,