Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée

Éparpillant les fleurs de sa jeunesse,
Pique au flanc le coursier et laisse au vent
Le doux soin de sécher ses yeux !
Que le jour meure ou naisse
Qu’importe à ta beauté victorieuse
Dominante, princesse.
Jeune rieuse
Qui t’en vas vers l’époux roi des riches sillons,
Vers l’Avril et ses fleurs fleuries de papillons,
Vers l’amour souriant de loin sous les yeuses,
Vers la mer bleue de Tpussillon ?
D ès l’aube, ils avaient ri
Et, le soir, ils chantaient…
Bien que la nuit les eût surpris de ses ténèbres
JVon loin de Saragosse au bord de l’Ebre,
Nul ne se sentait las :
Car de la plaine en contre-bas
Montait en ivresses l’haleine
Des fleurs jaillies par milliers de l’herbe grasse
Et des bouviers alternant leurs accords
Se répondaient, de rive en rive, au loin ;
Des harmonies s’étreignaient dans l’espace :