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Les longs cheveux liés contre sa nuque nue
Faisaient un casque noir à sa tête menue
Puis s’épandaient au vent et flottaient en panache ;
Un page devant elle levait l’étendard blanc ;
On avait peint des lys dans la main des deux anges
Et Dieu, avec le monde entre ses mains.

Et, derrière, venait l’armée en avalanche…


Ici — ô douce terre et féconde prairie
Que je foule en chantant ta sainte litanie,
Terre, comme ton ciel, rayonnante et royale,
O plaine maternelle en ton sourire égal
Par-dessus tes moissons, tes vergers et tes vignes
Vers tes coteaux fleuris aux couronnes insignes !

Ici, car l’herbe neuve éploie son faste immense
Sur le pourpris royal qui va de Cisse en Loire,
Entre ces peupliers levés comme des lances
Où Mai qui chante accroche ses verts pennons d’espoir
Elle a dressé l’autel et la terre en est sainte ;

Ici, elle fit halte en l’arroi triomphal