Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/49

Cette page n’a pas encore été corrigée

Homme doux et sage
Et tel
(Elle disait)
Que je devais renaître par la foi
Au Dieu né d’une vierge et mort sur une croix.
Qui sait ?
Je souriais de tout cela alors
Mais plutôt que lui dire : Non ! je fusse mort ;
Elle qui le voit bien
Me sourit et s’endort
T{êvant peut-être que je suis chrétien.
Ainsi, de jour en jour
Je l’aimais mieux sans lui parler d’amour,
Et elle, elle m’aimait bien.

A l’escale de Cyrnos, vers le soir,
Sachant qu’on célébrait les fêtes de Cybèle,
Je la laissai à bord
Que nul ne pût la voir
— Elle était belle —
Et m’en fus seul au long du port
Parmi les rires et les chants
Muer en pièces d’or quelques deniers