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Toutes les frêles âmes qu’on a tuées :
Le cortège léger vers l’Occident s’allonge
Et traîne à l’Orient jusqu’aux nuées
— Le froid zénith est sans un voile,
Les feux follets s’y mêlent aux étoiles —
Tantâmes des sourires, spectres de la gaîté
Vous l’enveloppez de clarté !
J’entends le babil innombrable,
Les chansons et les rires rejoignent à l’infini
Les pleurs de l’Enfant Dieu qui vagit dans l’étable

Cueillez des violettes bleu de nuit.

Puis l’aube a tendu sur le ciel morose
Son blanc linceul
Et l’aurore est venue saignant du sang des roses.
Elle était seule…
Elle marche seulette.

Cueillez des violettes.

Voici : ils l’ont saisie ;
On a posé ses pieds saignants sur le bûcher ;
Immondêment
Sa pauvre robe est arrachée