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On ne sait plus de mots pour les lèvres humaines,
JK moins qu’ivre et souillée, hors de la fange obscène,
Tu ne te dresses, enfin, pour hurler à la mort,
Déesse épouvantable comme un météore,
Haine souveraine !…


Alors,
Ils s’en viendront du couchant, du levant,
Les yeux en pleurs, le rire aux lèvres,
Vêtus des haillons de la gloire battant au vent,
Hagards et marchant dans leur rêve.

Non pas ceux-ci — avec leur art bavard !
Jaseurs êmasculês de rêves troubles,
Ciseleurs de cercueils :
Ils ne sont qu’une tare,
La moisissure du fruit qu’on cueille ;

Mais d’autres : millier aveugle et sourd,
Tout le rêve foulé des races
Redressé comme l’herbe vivace :

Les affamés de pain, de justice, ou d’amour,