Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

Autour des colonnettes,
Et se confondre dans le crépuscule
Avec les heures qui sonnent,
Graves et muettes
Dans le crépuscule monotone…

Or, sur le mur,
Je tracerais des lignes et des courbes,
Au hasard, presque (comme, en rêve, l’on murmure
Des mots que nul n’apprit) :
Patient, parfois, jusqu’à la minutie ;
Ou de main lourde, et à gros traits,
Brutalement ;
A mon seul gré et pour moi seul ; distrait
A rêver Dieu au fond du firmament.

Loin de la voix et de l’orgueil des hommes
Sans la hâte de vivre qui souille et qui profane ;
Sans mauvaises joies de l’âme ;
Sans qu’on me nomme ;
Seul comme jadis et toujours, et encore
— Comme dort un peu de bronze
Entre les pierres qu’il lie :
Forte âme des colonnettes au frêle essor,