Page:Vielé-Griffin - Album de vers, AC, vol. 70.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE JOUEUR DE LYRE

Sainte est l’heure tremblante où se donne à qui l’aime
La vierge impolluée au corps nitide et beau !
Toi, sous ta robe d’or et sous ton diadème
De marjolaine, et dont la chevelure embaume.
Hymen qui souris et portes le flambeau
Sur la vierge nubile répands ton arôme.

TOUS

Io Hymen. Hymenaee io,
Io Hymen, Hymenaee !

LE JOUEUR DE LYRE

Et toi qui Joins au Joug les chairs prédestinées,
Hera, toi qui Consacres l’amour aux années,
Nuptiale, conduis leurs chastes destinées ;
Toi, l’Agile Marcheuse et qui Veilles la nuit,
Tu sais lier l’amour et rien ne désunit
Les époux oublieux des heures pardonnées.


L’époux, entre ses mains jointes, épreint la grappe dont le jus sanglant goutte au cratère que tend l’épouse.
CHŒUR DES FEMMES

Ô, ton sang coule !
Ô, ton sang coule ! Ton âme est soûle.
Ô, ton sang coule ! Ton âme est soûle.Ton être exulte !
Et ton sang pleure :
Et ton sang pleure : C’est la folle heure
Et ton sang pleure : C’est la folle heureDe terreur prude ;
C’est l’hommage suprême et la suprême insulte,
Et c’est le don de joie où la douleur prélude !

CHŒUR DES SATYRES

Saignent tes grappes. Roi, pour tes agapes !
Ton sang ruisselle et soit un vin pour elle !
Et chante dans ta chair le chœur des vieux priapes ;
La vie éperdument ce soir se renouvelle !


Une pause


LE JOUEUR DE LYRE

Tourterelles, hirondelles, passereaux.
Les cygnes, les myrtes et les roses ;