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d’en agir ainſi, lui répondit-il, que votre froideur pour moi : & je ſuis prêt à me conduire envers vous, comme auparavant, ſi vous voulez me donner quelque preuve d’amitié & de complaiſance. — Parlez, s’écria le blondin, parlez, mon cher Villette, il n’y a rien que je ne faſſe pour vous prouver mon attachement & ma reconnoiſſance. Comme ce coloque ſe faiſoit pendant la récréation, dans un coin de la cour ; Villette emmene finement ſon jeune ami dans le jardin, & ſous prétexte de ſatisfaire un beſoin naturel, il l’engage à entrer dans les comodités avec lui : là, le petit ſatyre, enflammé de luxure, s’explique par des faits avec ſon ami, qui, dans l’innocence la plus parfaite, ſe prête ſans reſiſtance aux deſirs infâmes du précoce libertin.

Après l’opération, Villette lui recommande le plus grand ſecret, & l’y engage, en lui donnant des pralines & autres friandiſes, argumens irréſiſtibles pour lui.

Si Villette ſe fut contenté d’exploitér le blondin, il eût été difficile qu’on eût découvert ſes menées, quoiqu’il fût veillé de près par ſon précepteur, à qui ſes parens l’avoient recommandé, ſans s’expliquer ſur les raiſons qu’ils avoient de faire eclai-