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ne pourroit plus paroître ſans qu’on le montrât au doigt, mais ſa paſſion l’emportant ſur toute autre conſidération, il auroit peut-être bravé imprudemment l’opinion publique, qu’il taxoit de préjugé, ſi ſes amis n’y euſſent mis obſtacle. Ils crurent que le plus ſur moyen de le faire renoncer à ſon péché mignon, étoit le mariage : en conſéquence ils lui propoſerent une jeune perſonne qui réuniſſoit aux avantages de la fortune, une figure charmante, des talens agréables, & une naiſſance auſſi illuſtre que Villette pouvoit la déſirer.

Vaincu par les inſtances de ſes amis, & peut-être auſſi par les avantages que lui préſentoit l’alliance propoſée, il ſe rendit à leurs ſolicitations. Leurs ſoins officieux abrégèrent les formalités ; & le mariage fut preſque auſſitôt célébré que conclu.

Le lendemain de la cérémonie, un plaiſant écrivit en gros caractères, ſur la porte de derrière de la maiſon du marquis :

ON N’ENTRE PLUS PAR ICI.

Poſſeſſeur d’une épouſe charmante, Villette, ſembloit avoir oublié ſes ancien-