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de supporter et de vaincre toutes les contrariétés de la vie ; car la bonne Armelle disait : Lorsque les hommes me calomniaient ou me maltraitaient, ou que les esprits malins me poursuivaient de leurs tentations, pour m’attirer dans leurs piéges, je me tournais à l’instant même vers mon Sauveur bien-aimé, qui étendait ses bras vers moi, m’ouvrait son cœur et me montrait ses blessures, en m’invitant à me réfugier dans son sein, et à m’y mettre en sûreté. Aussi, je m’y jetais comme dans une forteresse, et là, j’étais à moi seule plus forte que tout l’enfer réuni. Quand toutes les créatures se seraient alors liguées contre moi, je n’en aurais pas eu peur plus que d’une mouche, parce que mon Dieu, mon amour, me tenait sous sa protection.

§. 33.

Toutes les fois qu’on l’offensait, ou qu’on lui faisait du tort, la bonne Armelle recevait cela comme une grande grâce de Dieu, et elle ne pouvait s’empêcher d’aimer ses ennemis, ses adversaires et ceux qui la contrariaient,