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qu’on n’en aurait eu d’abord à lui tout refuser. Aussi, pour pouvoir goûter la vie véritable, faut-il sans cesse mortifier les mauvais penchants de la nature, sans les épargner en rien, et sans en avoir pitié. Celui qui parvient à les terrasser entièrement, établit en lui-même le règne de la paix, et goûte une félicité que les autres ne sauraient comprendre.

§. 30.

La bonne Armelle avait encore coutume de dire :

Qu’aimer Dieu, et vouloir endurer, pour l’amour de lui, des souffrances sans bornes, sont deux choses inséparables ; que le véritable amour se reconnaît à la patience dans les souffrances ; que, vouloir éviter les croix, ou murmurer contre l’affliction, ce n’est autre chose que s’éloigner de la source de tout bien, puisque Dieu est un Sauveur crucifié, et ne se trouve que par le chemin de la croix.

§. 31.

Pour obtenir la grande grâce de pouvoir souffrir avec son Sauveur, la bonne Armelle