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sa parole, j’éprouvais une douleur inexprimable.

§. 20.

Quand je voyais, au temps de la moisson, séparer le froment de la paille, je me souvenais qu’au jugement dernier, il en sera de même des justes et des méchants.

§. 21.

En un mot, il n’y avait aucune créature, connue de moi dans le monde, qui ne servît à m’instruire, et qui ne m’apprît toujours quelque chose de nouveau. Aussi je disais souvent à Dieu : Ô mon bien-aimé ! comme tu as bien trouvé les moyens de suppléer à mon ignorance ! Je ne sais ni lire, ni écrire ; mais tu as placé devant moi, dans la nature, des lettres si grandes, pour mon instruction, qu’il me suffit de les regarder, pour apprendre combien tu es aimable. Quelquefois même je voudrais presque ne les pas voir ; car elles excitent, pour toi, un si grand amour dans mon âme, que je ne sais plus où aller.