Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 33 )

travailler pour l’amour de Dieu, que de le prier ; car il m’avait appris lui-même, que tout ce que je faisais par amour pour lui, était une véritable prière.

§. 5.

Je m’habillais dans la compagnie de mon Dieu, et il me montrait que j’étais redevable de mes vêtements à sa bonté et à son amour. J’allais ensuite à mon travail ; mais il ne me quittait pas, et moi, je ne le quittais pas non plus. Il travaillait avec moi, et moi avec lui, et je me sentais unie à lui, comme si j’eusse été en prière. Oh ! qu’il m’était doux et facile de supporter toutes mes peines et toutes mes fatigues en une si bonne compagnie. Cela me donnait souvent tant de force et de courage, que rien au monde ne m’était pénible, et je sentais que j’aurais pu faire tout le travail de la maison. Mon corps était tout entier au travail ; mais mon cœur et tout mon être était rempli d’un ardent amour et savourait intérieurement cette douce et familière présence de Dieu, qu’il lui plaisait de m’accorder.