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travail, et sa maîtresse, qui n’avait jamais à lui adresser de reproches, pour la moindre chose, la prit en affection, comme si elle eut été sa fille.

§. 5.

Tout à coup, au milieu même de circonstances si favorables et si heureuses, son âme fut saisie d’une profonde tristesse. Elle se sentit dégoûtée de tout, et sans avoir aucune raison de quitter, elle désira, malgré elle, de sortir de la maison où elle était. Son père étant venu à mourir, sur ces entrefaites, elle obtint de sa maîtresse la permission d’aller consoler sa mère, à condition de revenir le plus tôt possible.

Elle revint en effet ; mais elle fut obligée de retourner une seconde fois dans son village, au grand regret de sa maîtresse, qui elle-même ne pouvait se résoudre à perdre une servante si fidèle.

De retour à la campagne, la bonne Armelle éprouva des contrariétés pénibles. On voulut de nouveau la marier, malgré elle ; on voulut lui faire prendre part aux folles