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DE TORMÈS

commande aux assistants de prier, je n’étais certes pas le dernier à le faire, mais, de tout mon cœur et de toute mon âme, priais le Seigneur, non pas qu’il fît du malade selon sa volonté comme on a coutume de dire, mais bien qu’il l’emportât de ce monde. Et quand quelqu’un échappait (Dieu me le pardonne), je le donnais mille fois au diable ; au contraire, celui qui mourait partait avec autant de mes bénédictions.

Tout le temps que je demeurai là — environ six mois — vingt personnes seulement trépassèrent, et ce fut moi, je le pense, qui les tuai, ou plutôt elles moururent à ma requête, parce que le Seigneur, voyant ma mort terrible et continue, prenait plaisir, ce m’est avis, de les tuer pour me donner vie. Néanmoins je ne trouvais nul remède au mal que j’endurais, car, si le jour