Page:Vie de Lazarille de Tormès, 1886.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
DE TORMÈS

tout parce que Dieu, en ce moment, obscurcit son entendement, je réussis à tenir me vengeance. Il me crut et me dit : « Place-moi au bon endroit, et saute le ruisseau. » Je le plaçai bien en face du pilier, sautai et me mis derrière le pilier, comme qui eût attendu


rencontre de taureau, puis lui dis : « Allons, sautez tant que vous pourrez pour atteindre ce côté-ci de l’eau. » À peine avais-je dit cela, que le pauvre aveugle se balance comme un bouc, et de toute sa force saute, après avoir reculé d’un pas pour mieux prendre son élan, et va donner de la tête contre le pilier, qui résonna