fort de cela, ne faisait pas autre chose. Mais moi je le menais toujours par les plus mauvais chemins, et exprès, pour lui faire mal. S’il y avait des pierres, par les pierres ; s’il y avait de la boue, par la boue, et au beau milieu ; car, quoique je n’allasse pas moi-même par le plus sec, il me plaisait de me crever un œil pour en crever deux à celui qui n’en avait aucun. Cependant il me cognait, du bout de son bâton, le derrière de la tête, que j’avais toujours pleine de bosses et toute pelée de ses mains ; et j’avais beau jurer que je ne le faisais pas par malice, mais parce que je ne trouvais pas de meilleur chemin, cela ne me servait à rien et il ne me croyait pas : tels étaient le flair et la grandissime perspicacité de ce traître.
Et pour que vous jugiez, Monsieur, jusqu’où portait l’esprit de ce rusé aveugle, je vous conterai un des nombreux cas qui m’advinrent, étant