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DE TORMÈS

guazil dit à mon maître qu’il était un faussaire et que les bulles qu’il prêchait étaient fausses. Finalement, les gens du lieu, ne réussissant pas à les apaiser, décidèrent de conduire l’alguazil de ce logis à un autre, et ainsi mon maître resta seul, fort irrité. Puis les hôtes et les voisins l’ayant prié d’oublier sa colère, il s’en alla dormir, et nous tous fûmes nous coucher.

Le matin venu, mon maître se rendit à l’église et fit sonner la messe et le sermon pour expédier la bulle. Le peuple s’assembla, murmurant des bulles, disant qu’elles étaient fausses et que l’alguazil lui-même, en disputant, l’avait découvert ; de manière que si par avant ils n’avaient déjà guère envie de prendre la bulle, cela la leur fit détester du tout au tout.

M. le Commissaire monta en chaire et com-