Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il ne faut pas demander si l’on saisit l’à-propos ; il se fit dans l’assemblée un miaulement général, mais ce n’était au plus qu’une plaisanterie, les amateurs de gibelotte miaulèrent comme les autres, et après avoir enfoncé leurs casquettes, « allons, dirent-ils en se léchant les doigts, au petit bonheur ! Coiffé de chat, nourri de même, nous ne manquerons pas de sitôt ; la mère des matous n’est pas morte. »

Les pratiques du papa Guillotin consomment d’ordinaire plus en huile qu’en coton, cependant je puis affirmer que, de mon temps, il s’est fait dans son cabaret quelques ripailles qui, distraction faite des liquides, n’eussent pas coûté d’avantage au café Riche ou chez Grignon. Il me souvient de six individus, les nommés Driancourt, Vilattes, Pitroux et trois autres, qui trouvèrent le moyen d’y dépenser 166 francs dans une soirée. À la vérité, chacun d’eux avait amené sa particulière. Le bourgeois les avait sans doute quelque peu écorchés, mais ils ne s’en plaignaient pas, et ce quart d’heure que Rabelais trouve si dur à passer, ne leur arracha pas la moindre objection ; ils payèrent grandement, sans oublier le pourboire du garçon. Je les fis arrêter pendant qu’ils