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mes agents, qui ne le quittait ni jour ni nuit. A la première’halte je le fis- déshabiller, afin de m’assurer qu’il n’avait aucune arme cachée. En le voyant nu, j.e dontai un instant que ce fût un homme ; tout son corps était couvert de- poils noirs, wuffus et luisants : on l’eût pris pour l’Hercule Farnëse, enveloppé dans la peau d’un ours. ·

Pons paraissait assez tranquille, ilj ne se passait rien d’extraordinaire dans sa personne ; seu- ’ lement le lendemain je m’apèrçus que pendant la nuit, il avait avalé plus d’un quarteron de tabac à fumer. Tavais déjà fait la remarque que, dans de grandes anxiétés, les hommes qui ont l’habitude du tabac sous une forme ou sous une autre, en font toujours un usage immodéré. Je savais qu’il n’est ·pas de fumeur qui achève plus promptement une pipe qu’un condamné à mort, soit lorsqu’il vient d’entendre sa sentence au tribunal, soit aux approches du supplice ; mais je n’avais pas encore vu un malfaiteur dans la position de Pons, introduire en si grande quantité dans son estomac, une sub-t · · stance qui, par son acrimonie, ’ne p eut avoir que de funestes effets. Je craignis qu’il n’en fût incommodé ; peut-être avait- il l’intention de