Page:Vidocq - Mémoires - Tome 3.djvu/372

Cette page n’a pas encore été corrigée

au ninoxnns

mue légèrement, ses lèvres s’agitent, je présume qu’en lui adressant des questions, il répondra ; sans élever la voix, je l’interroge sur son affaire ; il articule quelques paroles inintelligibles, mais il m’est impossible de donner un sens à ce qu’il dit. Cette scène de somna mbulisme durait depuis près d’un quart d’heure, lorsqu’à cette interpel= lation, qzfavez-vous fait du couteaàP Il éprouva un sur saut, proféra quelques mots entrecoupés, et tourna ses regards de mon côté.

En me reconnaissant, il tressaillit d’étonnement et d’épouvante : on eût dit qu’à son inté-1·ieur il venait de se livrer un combat dont il tremblait que j’eusse été le témoin.· ·A l’air d ? anxiété avec lequel il me considérait, je vis qu’il ° cherchait à lire dans mes yeux ce qui s’était passé. Peut-être pendant son sommeil s’était-il trahi. Il avait le front couvert de sueur, une pàleur mortelle était répandue sur ses traits ; il s’efforçait de sourire en grinçant les dents mal’gré lui. Ifimage que j’avais devant moi était celle d’un damné à qui sa conscience donne la \ torture.... c’était Oreste poursuivi par les Enménides. Lesdernières vapeurs d’un songe af- · freux n’étaient pas encore dissipées.... je saisis la circonstance : ce n’était pas la première fois que