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était le doute qu’il mé convenait de laisser dans leur esprit ; et ce doute, si favorable à la calomnie, toutes les fois que l’on m’a imputé une I connivence, qui dans la réalité n’existait pas’, n’a jamais bien été éclairci pour eux. Voilà pour- ’j quoi les voleurs se sont rendus en quelque sorte les artisans de l’espèce de renommée que je me A ’suis acquise ; ils imaginaient que j’étais ouvertement leur ennemi, mais quïntérieurement je · ne demandais pas mieux que de les protéger ; quelquefois ils allaient jusqu’à me plaindre d’être ’obügé de faire un métier comme celui que je faisais, et pourtant ils m’aidaient eux-mêmes à le faire. ’

Parmi les voleurs de profession, il en était bien peu qui ne regardassent comme un bon- ’ beur d’être consulté par la police pour un renseignement, ou employés pour un coup de main ; presque tous se seraient mis en quatre pour lui donner des preuves de zèle, dans la persuasion qu’elles leur vaudraient, sinon une immunité entière, · du moins quelques ménagements. Ceux ’qui redoutaient le plus son action étaient presque toujours les plus disposés à la servir. Je me rappellera ce sujet l’:-iventure d’un forçat libéré, ’ le nommé Boucher, dit cadet Poignon. Il y avait