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cordialement, et quoique nous nous fissions bonne mine, ils pouvaient se flatter d’être payés de retour. Goupil, le Saint-Georges de la savate, était du nombre de ceux qui me poursuivaient de leur inimitié ; constamment attaché à ma personne, il remplissait l’office du tentateur, mais il ne fut ni plus heureux ni plus adroit que Gaffré. Les Compère, les Manigant, les Corvet, les Bouthey, les Leloutre, essayèrent aussi de jeter le grappin sur moi ; je fus invulnérable, grâce aux conseils de M. Henry.

Gaffré, ayant recouvré sa liberté, ne renonça pas à son dessein de me compromettre : avec Manigant et Compère, il complota de me faire payer (condamner) ; mais persuadé que pour avoir échoué une première fois, il ne laisserait pas de revenir à la charge, j’étais sans cesse sur la défiance. Je l’attendais donc de pied ferme lorsqu’un jour qu’une solennité religieuse devait attirer beaucoup de monde à Saint-Roch, il m’annonça qu’il avait reçu l’ordre de s’y rendre avec moi. « J’emmène aussi, me dit-il, les amis Compère et Manigant ; comme on est informé que dans ce moment il existe à Paris beaucoup de voleurs étrangers, ils nous signaleront