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’par des spiritueux, elle n’avait plus un instant lucide. La dame de maison, qui pourvoyait à sa toilette, car Caroline ne possédait plus une loque, était obligée de la veiller comme le lait sur le feu, pour qu’elle ne vendît pas ses effets ; cent fois elle avait été ramenée au gîte, nue. comme un ver ; elle avait tout bu, jusqu’à sa chemise. Telle estla triste condition de ces créa= tures, qui, presque toutes, ont eu dans leur vie une veine d’opulence ; après avoir jeté l’or à pleines mains, sans être moins prodigues, elles en viennent à convoiter le pain de la caserne ; et le palais que délectèrent les sorbets de Tdr= toni, trouve de la saveur aux patates de la Grève. C’est à cette catégorie des courtisanes qu’appar-· tiennent ces demoiselles, qui font les délices des I maçons, des commissionnaires et des porteurs d’eau ; entretenues par les’libertins de cette classe laborieuse dont’les libéralités forment leur casuel, à leur tour, quand elles ne sont pas grugées par un maître d’armes, un banquiste, ou un chanteur des rues, elles entretiennent des voleurs, ou tout au moins, si elles sont de la · A haute (en bonne position), à charge de revanche, ell es les soulagent durant les détresses du cachot t et de la morte-saison.