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qui avaient des crimes à revendre ! Ils vidaient plus d’un broc dans la cantine, à la santé de l’acquéreur de leur méfait. C’était un beau jour pour le dénoncé volontaire, que celui où il était extrait de Bicêtre pour être conduit à la Force, moins beau pourtant que celui où, amené devant ses juges, il entendait prononcer une sentence en vertu de laquelle il ne serait plus enfermé que quelques mois. Ce laps de temps écoulé, sa sortie, qu’il attendait avec tant d’impatience, lui était enfin annoncée ; mais, entre les deux guichets, des estaffiers venaient se saisir de sa personne ; et il retombait comme auparavant sous la juridiction du préfet de police, qui le faisait écrouer de nouveau à Bicêtre, où il restait indéfiniment.

Les femmes n’étaient pas mieux traitées, et la prison de Saint-Lazare regorgeait de ces infortunées que des rigueurs illégales réduisaient au désespoir.

Le préfet ne se lassait pas de ces incarcérations ; mais il vint un moment où, faute d’espace, il dut songer à déblayer les cachots : ceux, du moins, où les hommes étaient entassés. Il fit, en conséquence, suggérer à ces prétendus incorrigibles qu’il dépendait d’eux de mettre fin