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paisibles Néerlandais de la flottille sous les ordres de l’amiral Werhwel. Il y avait surtout, non loin du camp de gauche, au pied d’une colline, un petit bois dans le voisinage duquel on ne passait jamais, quelle que fût l’heure du jour, sans voir sur la lisière une douzaine d’individus engagés dans ce qu’on appelle une affaire d’honneur. C’est dans cet endroit qu’une amazone célèbre, la demoiselle Div…, tomba sous le fer d’un ancien amant, le colonel Camb…, qui ne l’ayant pas reconnue sous des habits d’homme, avait accepté d’elle un combat singulier. La demoiselle Div…, qu’il avait abandonnée pour une autre, avait voulu périr de sa main.

Un jour, que, de l’extrémité du plateau que peuplait la longue file des baraques du camp de gauche, j’abaissais mon regard sur le théâtre de cette scène sanglante, j’aperçus à quelque distance du petit bois deux hommes dont l’un marchait sur l’autre, qui battait en retraite à travers la plaine ; à leurs pantalons blancs, je reconnus les champions pour Hollandais ; je m’arrêtai un instant à les considérer. Bientôt l’assaillant rétrograde à son tour ; enfin se faisant mutuellement peur, ils rétrogradèrent