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pétitions de mots, et si je n’étais pas grammairien comme Vaugelas, soit routine, soit bonheur, j’avais presque toujours l’avantage d’éviter les fautes de français. Vidocq écrivant avec cette correction était peut-être une invraisemblance aux yeux de mon censeur, c’est ce que je ne sais pas : mais voici le fait :

Au mois de juillet dernier, j’allai à Douai pour faire entériner des lettres de grâces qui m’avaient été accordées en 1818. À mon retour, je demandai en communication les feuilles imprimées de mes Mémoires, et comme ma réintégration dans les droits de citoyen ne me laissait plus redouter aucune rigueur arbitraire de la part de l’autorité, je me proposai de refondre dans mon manuscrit tout ce qui est relatif à la police, afin de le compléter par des révélations dont je m’étais jusqu’alors abstenu.

Quel ne fut pas mon étonnement, lorsqu’à la lecture du premier volume et d’une partie du second, je m’aperçus que ma rédaction avait été entièrement changée, et qu’à une narration dans laquelle se retrouvaient à chaque instant, les saillies, la vivacité et l’énergie de mon caractère, on en avait substitué une autre,