CHAPITRE II.
En entrant dans la ville, je fus frappé de l’air de consternation empreint sur tous les visages ; quelques personnes que je questionnai me regardèrent avec méfiance, et je les vis s’éloigner sans me répondre. Que se passait-il donc d’extraordinaire ? À travers la foule qui s’agitait dans les rues sombres et tortueuses, j’arrivai bientôt sur la place du Marché aux Poissons. Là, le premier objet qui frappa mes regards fut la guillotine élevant ses madriers rouges au-dessus d’une multitude silencieuse ; un vieillard, que l’on achevait de lier à la fatale planche, était la victime… ; tout à coup j’entends le bruit des fanfares. Sur une estrade qui dominait l’orchestre était assis un homme jeune encore, vêtu d’une carmagnole à raies noires et bleues ; ce personnage, dont la pose annonçait des habitudes