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posée en grande partie de déserteurs, de maîtres d’armes, etc. Un des principaux chefs, qui était Artésien, me proposa d’entrer dans ce corps, en m’offrant le grade de maréchal des logis. « Une fois admis, me dit-il, je réponds de vous, vous serez à l’abri de toutes les poursuites. » La certitude de ne pas être recherché, jointe au souvenir des désagréments que m’avait attirés mon intimité avec mademoiselle Manon, me décida : j’acceptai et le lendemain j’étais avec la légion sur la route de Flandre. Nul doute qu’en continuant de servir dans ce corps, où l’avancement était rapide, je ne fusse devenu officier ; mais ma blessure se rouvrit, avec des accidents tellement graves, qu’il me fallut demander un nouveau congé ; je l’obtins, et six jours après je me retrouvai encore une fois aux portes d’Arras.