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quand je tirerai, tirez de manière que les quatre coups n’en fassent qu’un… il est temps : feu ! »

Les quatre coups partent, et nous nous sauvons à toutes jambes, sans être poursuivis. La crainte de tomber dans quelque embuscade avait arrêté les soldats ; nous n’en continuâmes pas moins notre course. Arrivés auprès d’une bastide isolée, l’inconnu me dit : « Voici le jour ; mais nous sommes en sûreté. » Il passa alors entre les palissades d’un jardin, et passant son bras dans le tronc d’un arbre il y prit une clef ; c’était celle de la bastide, dans laquelle nous ne tardâmes pas à être installés.

Une lampe de fer, accrochée au manteau de la cheminée, éclairait un intérieur simple et rustique. Seulement je vis dans un coin un baril qui semblait contenir de la poudre ; plus haut, épars sur une planche, étaient des paquets de cartouches. Des vêtements de femme, placés sur une chaise, avec un de ces vastes chapeaux noirs à la provençale, indiquaient la présence d’une dormeuse, dont la respiration bruyante venait jusqu’à nous. Pendant que je jetais autour de moi un coup d’œil rapide, mon guide tirait d’un vieux bahut un quartier de chevreau, des