l’instant où il se baisse, Cornu lui fait sauter la cervelle d’un coup de pistolet, le dépouille et regagne la maison, où il raconte l’aventure à sa famille, en riant aux éclats.
Arrêté près de Vernon, au moment de pénétrer dans une ferme, Cornu fut conduit à Rouen, traduit devant la Cour criminelle, et condamné à mort. Dans l’intervalle de son pourvoi, sa femme, restée libre, allait chaque jour lui porter des provisions et le consoler : « Écoute, lui dit-elle, un matin qu’il paraissait plus sombre qu’à l’ordinaire, écoute, Joseph, on dirait que la carline (la mort) te fait peur… Ne va pas faire la sinvre (la bête) au moins quand tu seras sur la placarde (la place des exécutions)… Les farçons de campagne (voleurs de grands chemins) se moqueraient joliment de toi…
— Oui, dit Cornu, tout cela serait bel et bon, s’il ne s’agissait pas de la coloquinte (tête), mais quand on a Charlot (le bourreau) d’un côté, le sanglier (le confesseur) de l’autre, et les marchands de lacets (les gendarmes) derrière, ce n’est pas déjà si réjouissant d’aller faire des abreuvoirs à mouches…
— Allons donc ! Joseph, pas de ces idées-là ; je ne