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parti de se retirer pour quelque temps dans les environs de Paris, espérant ainsi dépister son monde. Installé avec sa famille dans une maison isolée de la route de Sèvres, il ne craignait pourtant pas de venir faire sa promenade aux Champs-Élysées, où il rencontrait presque toujours quelques voleurs de sa connaissance. « Eh bien ! père Cornu, lui disaient-ils un jour, que faites-vous maintenant ? – Toujours le grand soulasse (l’assassinat), mes enfants, toujours le grand soulasse. – Il est drôle, le père Cornu… ; mais la passe (la peine de mort) ?… – Eh ! on ne la craint pas quand il n’y a plus de parrains (témoins)… Si j’avais refroidi tous les garnafiers que j’ai mis en suage, je n’en aurais pas le taf aujourd’hui. (Si j’avais tué tous les fermiers auxquels j’ai chauffé les pieds, je n’en aurais pas peur aujourd’hui.) »

Dans une de ces excursions, Cornu rencontra un de ses anciens collègues, qui lui proposa de forcer un pavillon situé dans les bois de Ville-d’Avray. Le vol s’exécute, on partage le butin, mais Cornu croit s’apercevoir qu’il est dupe. Arrivé au milieu du bois, il laisse tomber sa tabatière en la présentant à son camarade ; celui-ci fait un mouvement pour la ramasser ; à