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ils opposèrent avec succès des alibis dus aux excellents chevaux dont ils avaient toujours soin de se munir.

En 1794, la famille Cornu se composait du père, de la mère, de trois fils, de deux filles et des amants de ces dernières, qu’on avait habitués au crime dès leur plus tendre enfance, soit en les faisant servir d’espions, soit en les envoyant mettre le feu aux granges. La plus jeune des filles, Florentine, ayant d’abord témoigné quelque répugnance, on l’avait aguerrie en lui faisant porter pendant deux lieues dans son tablier la tête d’une fermière des environs d’Argentan ! ! !…

Plus tard, tout à fait affranchie (dégagée de tout scrupule), elle eut pour amant l’assassin Capelu, exécuté à Paris en 1802. Lorsque la famille se forma en bande de chauffeurs pour exploiter le pays situé entre Caen et Falaise, c’était elle qui donnait la question aux malheureux fermiers, en leur mettant sous l’aisselle une chandelle allumée, ou en leur posant de l’amadou brûlant sur l’orteil.

Vivement poursuivi par la police de Caen et surtout par celle de Rouen, qui venait d’arrêter deux des jeunes gens à Brionne, Cornu prit le