Naid, Philipponeau Paumettes, Fraumont, Gay, Mouton, lieutenant dans la garde nationale, et Durand, dit le Turc, bijoutier rue Saint-Sauveur, s’étaient mis de la partie, ainsi que plusieurs princes de la haute pègre (voleurs de distinction), qu’on avait amicalement prévenus de venir prendre part à la curée. Le quartier général était dans un billard de la rue de Rohan ; on faisait au surplus si peu de mystère de l’affaire que le lendemain du premier vol, Paumettes, dînant avec des filles dans un restaurant de la rue d’Argenteuil, leur jeta sur la table une poignée de roses et petits brillants. La police n’en fut pas même informée. Pour découvrir les principaux auteurs du vol, il fallut que Durand, arrêté sous la prévention de fabrication de faux assignats, se décidât à faire des révélations pour obtenir sa grâce. Ce fut sur ses données qu’on parvint à retrouver le Régent, il fut saisi à Tours, cousu dans la toque d’une femme nommée Lelièvre, qui, ne pouvant passer en Angleterre à cause de la guerre, allait le vendre à Bordeaux, à un Juif, ami de Dacosta. On avait d’abord tenté de s’en défaire à Paris, mais la valeur de cette pièce, estimée douze millions, devait éveiller des soupçons dangereux ; on avait également renoncé au
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