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de garde qui avaient abandonné leurs postes, sous prétexte de la rigueur du froid. Quelques jours après, Thuriot, qui faisait partie de la commission chargée de suivre l’instruction, vint accuser à son tour l’incurie du ministre, qui répondit assez sèchement qu’il avait autre chose à faire que de surveiller le Garde-Meuble. La discussion en resta là, mais ces débats avaient éveillé l’attention, et l’on ne parlait dans le public que d’intelligences coupables, de complots dont le produit du vol devait servir à soudoyer les agents ; on alla jusqu’à dire que le gouvernement s’était volé lui-même ; ce qui donna quelque consistance à ce bruit, ce fut le sursis accordé, le 18 octobre, à quelques individus condamnés pour ce fait, et dont on attendait des révélations. Néanmoins, le 22 février 1797, dans son rapport au conseil des Anciens, sur la proposition d’accorder une gratification de 5000 fr. à une dame Corbin, qui avait facilité la découverte d’une grande partie des objets enlevés, Thiébault déclara, de la manière la plus formelle, que cet événement ne se rattachait à aucune combinaison politique, et qu’il avait été tout simplement provoqué par le défaut de surveillance des gardiens, et par le