dont il partageait les crimes, son âge seul l’avait dérobé à l’échafaud. Il était condamné à vingt-quatre ans de réclusion ; mais à peine fut-il entré dans la prison, qu’à la suite d’une querelle, il tua l’un de ses camarades d’un coup de couteau. Une condamnation à vingt-quatre années de travaux forcés remplaça alors la peine de la réclusion. Il était depuis quelques années au bagne, lorsqu’un forçat fut condamné à mort. Il n’y avait pas en ce moment de bourreau dans la ville ; Vidal offrit avec empressement ses services ; ils furent acceptés, et l’exécution eut lieu, mais on dut mettre Vidal sur le banc des gardes-chiourme ; autrement il était assommé à coups de chaînes. Les menaces dont il était l’objet ne l’empêchèrent pas de remplir de nouveau quelque temps après son odieux ministère. Il se chargea de plus d’administrer les bastonnades infligées aux condamnés. Enfin, en 1794, le tribunal révolutionnaire ayant été installé à Toulon, à la suite de la prise de cette ville par Dugommier, Vidal fut chargé d’exécuter ses arrêts. Il se croyait définitivement libéré ; mais quand la terreur eut cessé, on le fit rentrer au bagne, où il devint l’objet d’une surveillance toute particulière.
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