(vaisseaux à gibier). À cette époque, les vols de liquides et de spiritueux étaient, au surplus, fort communs, même dans la marine royale. On en trouve un exemple fort curieux dans ce qui arriva à bord de la frégate la Victoire, qui apportait en Angleterre les restes de Nelson, tué, comme on sait, au combat de Trafalgar. Pour conserver le corps, on l’avait mis dans une tonne de rhum. Lorsqu’en arrivant à Plymouth, on ouvrit la tonne, elle était à sec. Pendant la traversée, les matelots, bien certains que le sommelier ne visiterait pas cette pièce, avaient tout bu à l’aide de calumets de paille ou de giggers. Ils appelaient cela mettre l’Amiral en perce.
Les bateliers chasseurs se tenaient à bord des vaisseaux qu’on déchargeait, pour recevoir et transférer sur-le-champ à terre les objets volés. Comme ils étaient chargés de traiter avec les receleurs, ils se réservaient des profits considérables ; tous faisaient beaucoup de dépenses. On en citait un qui, du fruit de son industrie. entretenait une femme très élégante, et possédait un cheval de selle.
Par hirondelles de vase, on entendait ces hommes qui rôdaient, à marée basse, autour de la quille des vaisseaux, sous prétexte de