quelque considérables qu’elles fussent, ne pouvaient toutefois se comparer aux brigandages qui s’exerçaient sur la Tamise, au préjudice du commerce. Quoique l’établissement d’une police de marine ait en grande partie réprimé ces abus, je crois qu’il ne sera pas sans intérêt de donner quelques détails sur ces fraudes qui se pratiquent encore aujourd’hui dans certains ports, aux dépens de qui il appartient.
Les malfaiteurs dont il est ici question se divisaient en plusieurs catégories, dont chacune avait une désignation et des attributions particulières : il y avait les Pirates de rivière, les Chevau-légers (Light horsemen), les Gendarmes (Heavy horsemen), les Bateliers chasseurs (Game watermen), les Gabariers chasseurs (Game lightermen), les Hirondelles de vase (Mudlarks), les Tapageurs (Scuffle hunters) ; et les Receleurs (Copemen).
Les Pirates de rivière se composaient de ce qu’il y avait de plus audacieux et de plus féroce parmi les brigands qui infestaient la Tamise. Ils opéraient surtout la nuit contre les bâtiments mal gardés, dont ils massacraient quelquefois le faible équipage pour piller plus à leur aise ; plus souvent ils se bornaient à prendre des cordages,